Hermite avec ou sans "H"

Au départ d’un rituel dans les images ramenées de Hollande : FGK0051-0100 et déjà transcrit, référence : Ordre_des_Fendeurs_dit_les_Rogers_Bontemps_1773.pdf — situé dans une partie accessible aux chercheurs, amis et membres des Rogers Bontemps.

Article mis en ligne le 12 mai 2015
dernière modification le 18 avril 2017

par admin

Conseil : cette buche virtuelle étant basée sur des images la lecture est facilitée par une mise-en-page imprimée, téléchargez le fichier PDF.

J’ai lu récemment, chose que je ne fais que rarement, un rituel ancien sur le site de La Renouée. À ma grande surprise, les accessoires devant se trouver dans la cabane de l’hermite m’ont rappelé une peinture de Jérôme Bosch (ce n’est pas la première fois que cela m’arrive...).

Il s’agit d’un rituel dans les images ramenées de Hollande : FGK0051-0100 et déjà transcrit, référence : Ordre_des_Fendeurs_dit_les_Rogers_Bontemps_1773.pdf — situé dans une partie accessible aux chercheurs et amis.

Incontestablement, c’est un rituel inspiré par la franc-maçonnerie, car il établi, d’emblée, une correspondance entre les officiers de la loge et les fonctions de la vente. La franc-maçonnerie ayant fait beaucoup d’emprunts, on peut aussi soupçonner des influences alchimiques.

Il contient une description des cabanes et de leur mobilier. La première cabane décrite est celle de l’hermite.

La première cabane qui est à la droite du Père maître
est celle du cousin l’hermite que représente un des cousins
habillé en moine, elle doit être faite avec trois perches écar-
­tées d’en bas et fichées en terre, les quelles seront tenues
l’une à l’autre dans leur milieu par des cerceaux et donc


Ceci est la description « classique » des cabanes jusqu’à nos jours !

La deuxième cabane est celle du vigneron.

La troisième cabane est celle de la « Cousine » Cateau, interprêtée par un « travesti » !

La quatrième est, bien entendu, celle de l’ours.


Jusque là, rien de très particulier, si ce n’est la position relative des quatre cabanes par rapport au Cousin Maître (Père maître).

Ce que nous interprêtons déjà à La Renouée, c’est le couronnement sur le billot d’honneur. Longtemps mal compris, les anciens rituels découverts dans la collection du Fonds Georg Kloss à La Haye nous ont permis d’ajouter du sens à cet évènement.




Mais un détail me semble important, c’est le type de couronne utilisée. Il se rapproche de l’intuition que j’avais en choisissant des icones pour certaines rubriques du site de La Renouée. Inspiré par la peinture de Jérome Bosch et déjà utilisé dans ma buche sur le « Brin végétal » : la feuille de chêne. J’associe ce symbole à la maîtrise.




Il conviendrait, peut-être et si possible, de faire les couronnes en feuillage de chêne ?

Un autre détail, mais il est commun à toutes les initiations sans doute : c’est le dépouillement des métaux, richesses et moyens de subsistance comme première épreuve.



Il s’agit d’une scène visible dans le lointain et l’arrière-plan du tryptique refermé
du « Chariot de foin » de Jérome Bosch.

Mais ce qui a motivé cette « buche virtuelle », c’est la découverte d’un élément des­criptif de la cabane de l’hermite où il est fait mention, outre de la cruche, mais en plus d’un livre et d’une tire-lire...



Cela m’a fait penser à la peinture « Excision de la Pierre de la Folie » qui contient elle aussi trois éléments : cruche ouverte, cruche fermée et livre.




Le moine à l’entonnoir sur la tête est celui qui opère.


C’est celui qui a une cruche ouverte à la ceinture. La cruche d’eau est omni-présente dans la peinture de Bosch, et pour moi, elle représente la capacité de donner et recevoir.

Ni les connaissances, ni la thésaurisation ne permettent le progrès à elles seules. C’est quasi la méthode scientifique avant l’heure.

L’entonnoir sur la tête représente pour moi le raisonnement inductif. Il faut savoir que « l’Alchimie » opère sur deux plans. Un plan pratique, qui a donné naissance à la chimie, et un plan allégorique, où le processus représente une démarche mentale. En ce sens j’approuve le regard qu’avait Young sur l’alchimie et, en plus... je connais quelques mots du langage des oiseaux.
Ces trois symboles se retrouvent dans d’autres peintures de Bosch : les tentations de Saint Antoine.

Ici la cruche fermée est représentée par un œuf dans un nid sur la tête d’un des personnage.



Dans le tryptique qui suit — qui semble être une copie plus fidèle de l’original — les mêmes personnages se trouvent à proximité d’une énorme cruche enfourchée par un cavalier « chardon en fleur » proche de l’enfant de la philosophie !



Il est couramment admis que Bosch s’est auto représenté dans ses œuvres et qu’avançant en âge les dernières peintures le représente vieilli. Une des dernières « Tentations de Saint Antoine » le représente lui-même dans l’arbre creux, le bec de l’entonnoir s’est éguisé et la cruche est énorme...